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parfaitement juste à l'égard des objets sur lesquels il prononce.

Il n’y a donc réellement pour l’homme de vérités positives, c’est-à-dire sur lesquels il puisse solidement compter, que les faits qu’il peut observer, et non les conséquences qu’il en tire; que l’existence de la nature qui lui présente ces faits, ainsi que les lois qui régissent les mouvements et les changements de ses parties. Hors de là, tout est incertitude; quoique certaines conséquences, théories, opinions, etc., aient beaucoup plus de probabilités que d’autres.

Puisque l’on ne peut compter sur aucun raisonnement, sur aucune conséquence, sur aucune théorie, les auteurs de ces actes d’intelligence ne pouvant avoir la certitude d’y avoir employé les véritables éléments qui devaient y donner lieu, de n’y avoir fait entrer que ceux-là et de n’en avoir négligé aucun, puisqu’il n’y a de positif pour nous que l’existence des corps qui peuvent affecter nos sens, que celle des qualités réelles qui leur sont propres, enfin que les faits physiques et moraux que nous pouvons connaître, les pensées, les raisonnements et les explications dont on trouvera l’exposé dans cet ouvrage ne devront être considérés que comme de simples opinions que je propose, dans l’intention