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fait, avec Angéline Guillou, d’ériger un ex-voto à Notre-Dame de la Garde dans l’église de la Rivière-au-Tonnerre, pour les avoir sauvés du naufrage dans la nuit du 27 juin.

Le bon vieux curé en profita pour haranguer ses paroissiens et leur citer la piété des marins comme exemple.

Tel que prévu, le bateau jeta l’ancre au large de la baie juste une heure avant la grand’messe. Comme les barques étaient toutes prêtes pour rencontrer le bateau au large, elles étaient de retour une demi-heure plus tard dans la petite anse.

Le curé les attendait, revêtu de ses habits sacerdotaux et accompagné des enfants de chœur, croix en tête.

Toute la paroisse était réunie sur la grève, attendant le débarquement du capitaine et de ses officiers. Ceux-ci déchargèrent leur précieux fardeau qu’ils installèrent sur un boyard, et portèrent la statue de Notre-Dame de la Garde solennellement jusqu’à l’église. Le curé était visiblement impressionné de même que toute l’assistance. Angéline occupait un banc à côté du capitaine, celui-ci ayant insisté pourqu’elle fût à l’honneur comme elle avait été à la peine. Après la bénédiction de la statue le bon Père Curé s’adressa ainsi à ses paroissiens :


Monsieur le Capitaine,
Messieurs les Officiers,
Mademoiselle,
Mes très chers Frères,

« L’événement solennel qui vient de se dérouler à vos yeux, fera époque dans l’histoire de notre humble paroisse. Votre foi déjà si vivace n’en sera qu’accrue par cette manifestation, provoquée par des événements qui font honneur à ceux qui en sont les héros comme à ceux qui se sont associés à eux pour rendre un nouvel hommage à la Reine du Ciel.

Je n’entrerai pas dans les détails des faits qui ont motivé ce bel acte de foi, ils vous sont déjà connus. Une jeune fille estimée de cette paroisse participe aux honneurs,