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campagne. La fournaise, placée au centre de l’église, avec son tuyau appuyé sur un support cintré, en fer forgé, qui s’étirait droit comme une flèche vers le ciel, répandait une douce chaleur dans la nef. Des lampes à pétrole jetaient une demi-clarté sur la foule pieuse assemblée pour commémorer la naissance du Sauveur.

La messe de l’aurore fut suivie avec la même attention pieuse, au son des chants de Noël, toujours les mêmes, mais toujours nouveaux : Çà, bergers, assemblons-nous, Il est né le divin Enfant, Nouvelle agréable, etc., etc.

C’était bien encore la messe de minuit de mon enfance, lorsque, sous le surplis fraîchement plié par ma bonne mère, je servais, avec une piété mêlée d’un certain orgueil, la messe traditionnelle. Cécile, pour qui tout était nouveau et qui, d’habitude, partageait si bien mes sentiments intimes, goûtait avec moi cette sublime simplicité, rappelant l’événement le plus glorieux de l’histoire : Dieu se faisant enfant pour racheter le monde !

Nous visitâmes la crèche de l’Enfant-Dieu, en attendant que le curé, qui avait bien voulu accepter de venir réveillonner avec nous et bénir le manoir, finisse son action de grâces. Il avait consenti à nous honorer de sa présence, à la condition que nous ne fassions pas de « céré-