Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 243 –

La Mère supérieure, que j’avais fait prévenir du départ de Cécile, frappa à la porte du parloir. Je lui expliquai, en quelques mots, mes projets. Elle me questionna sur le Canada, où les religieuses de la Présentation de Marie ont plusieurs maisons.

— J’ai toujours désiré, me dit-elle, visiter ce beau pays, où nous sommes presque aussi chez nous qu’en France !

Une idée germa tout à coup dans mon cerveau. Si je lui confiais la tâche de reconduire Cécile à Port-Joli !

— Peut-être une occasion s’offrirait-elle pour vous de visiter la Nouvelle-France !

— Ces bonheurs ne sont pas faits pour les religieuses !

— Il y a des devoirs qui procurent parfois de ces bonheurs !

— Tous les devoirs procurent du bonheur, même le sacrifice généreusement accepté !

— Si je vous demandais d’accompagner ma fille au Canada ?

— C’est peut-être plus compliqué que vous ne le croyez ! D’abord, il faudrait la permission de Mère générale, et puis… je suis directrice de cette maison !… Mes devoirs d’état avant tout, Monsieur Reillal !

— Voulez-vous que j’en parle à Mère générale ?