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tigre lui avait broyé le cœur et il ne coulait plus que du sang rose de ses plaies béantes.

Notre rescapé parlait apparemment très bien le hollandais, mais il ne faisait que baragouiner quelques mots d’anglais. Après s’être confondu en gestes de remerciements, il nous fit comprendre le danger qu’il y avait pour nous de coucher à la belle étoile. Il nous prit par la main et nous fit signe de le suivre. La nuit tombait et ce fut bientôt l’obscurité complète. Notre nègre se confondait avec les ténèbres. Nous le suivîmes de confiance et, une heure plus tard, nous arrivions enfin à une grotte, qui nous offrait une protection naturelle contre les bêtes féroces. Je frottai une allumette, pour examiner notre gîte. Une mousse épaisse servait de plancher. Le noir nous fit comprendre que cela nous ferait un bon lit confortable et que nous pouvions dormir tranquilles, car notre retraite était sûre. De plus, il s’installa pour monter la garde.

Bientôt, Ryan se mit à ronfler comme un tuyau d’orgue. Je ne tardai pas à l’aller rejoindre au pays des rêves. Le lendemain matin, nous nous levâmes de bonne heure. Avant de nous remettre en marche, nous invitâmes notre hôte à déjeuner avec nous, ce qu’il accepta de bon cœur.

— Cherchez-vous des diamants ? questionna-t-il dans son anglais baroque.