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combinaison de la protéine avec un alcaloïde contenu dans les cellules épithéliales et les poils, qu’on appelle xantine (C11H4Az4O4), pour former l’acide xanthoprotéique. Cet acide est considéré comme produisant la coloration jaunâtre de la surface cautérisée. Quoi qu’il en soit de cette explication donnée par Ferran, est-il toujours certain que l’acide nitrique, en présence de la peau, se combine avec ses diverses couches, détermine à la surface cutanée la formation d’une matière grasse, onctueuse, jaunâtre, qui parait résulter de la dissolution de l’épithélium, des poils et de la matière sébacée.

La teinte jaune varie suivant le fond sur lequel elle repose, d’un jaune ambré sur une peau dépourvue de pigment, elle est jaune brun sur une peau pigmentée.

MM. H. Bouley, Reynal, Pérosino, etc., ont remarqué que l’eschare produite par l’acide azotique se présente, dans la majorité des cas, sous un état particulier. En effet, la peau soumise à l’action de l’acide nitrique, toute désorganisée et dépourvue de ses propriétés vitales qu’elle est, n’accuse nullement, par aucun signe extérieur, les modifications chimiques et vitales qui viennent de se passer dans sa constitution intime. Elle est toujours molle, souple, onctueuse ; sa chaleur même n’a pas sensiblement diminué. Cependant la consistance est beaucoup moindre à sa surface, et en pressant dessus avec l’ongle, on dilacère facilement son épiderme. Le praticien non prévenu de la persistance de ces apparences de vitalité, et croyant à l’insuffisance de la première cautérisation, serait tenté de la renouveler. On voit d’ici les accidents qui peuvent résulter d’une telle conduite.