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composées de deux branches égales et semblablement situées de part et d’autre du point qui constitue cette extrémité, et que dans le cas de deux extrémités fixes les courbes génératrices auront un nombre infini de branches égales et semblablement situées autour des deux points qui constituent les extrémités données. De là, si on cherche la propagation des ondes sonores par la méthode du no 12, on trouvera sans beaucoup de peine que chaque onde, venant rencontrer une des extrémités fixes, devra se réfléchir, pour ainsi dire, et retourner en arrière avec la même vitesse et conservant la même nature qu’elle avait avant la réflexion, d’où il résultera des échos simples ou composés, ainsi qu’on l’a expliqué (Chapitre II de la Section II des Recherches précédentes).

Je ne m’arrêterai pas ici à démontrer plus en détail cette théorie des échos, non plus que les autres propriétés du son, qui dépendent des principes que nous venons d’établir. Il ne faut que relire attentivement la Section citée pourvoir que les propositions qu’on a démontrées, en ne considérant que des mouvements instantanés dans les particules de l’air, sont aussi vraies dans l’hypothèse présente des ondulations.

Mais il est un point essentiel de la théorie du son, dont on n’a pas encore parlé jusqu’à présent ; c’est son intensité. Or, de ce que les ondes sonores ne souffrent aucune altération en parcourant un espace quelconque, comme on l’a fait voir (12), il est simple de conclure que l’intensité du son sera constante et indépendante de la distance du corps sonore. Mais_ cette conclusion ne peut avoir lieu que dans l’hypothèse que le son soit obligé de suivre une seule et même direction, comme si l’on supposait l’air renfermé dans des tuyaux ou des conduits assez étroits par rapport à leur longueur ; ainsi, dans les aqueducs de Rome, le P. Kircher rapporte que les sons ne reçoivent point de diminution sensible par l’espace de pieds environ. Il n’en est pas de même pour l’air libre, dans lequel le son se propageant de tous côtés à la ronde doit s’affaiblir à mesure qu’il s’éloigne du corps sonore ; et c’est ce que l’expérience journalière apprend, et que nous allons aussi démontrer par la théorie, en adoptant la seconde hypothèse du no 11 qui reste encore à examiner.