çais d’adopter sa fille dans le peuple same, se dit à lui-même le vieil Ola.
Lorsque l’homme de Kiruna qui la veille avait conduit Asa à travers le lac jusqu’au campement lapon, s’en retourna dans la soirée, il emmena deux personnes qui avaient pris place très près l’une de l’autre et qui se tenaient la main dans la main, comme pour ne jamais plus se séparer. C’étaient Jon Assarsson et sa fille. Tous les deux semblaient changés : Jon Assarsson était moins voûté et paraissait moins las ; ses yeux avaient pris un regard lumineux et bon comme s’il avait enfin trouvé la solution d’une question angoissante, et Asa, la gardeuse d’oies, ne regardait pas autour d’elle avec cette attention et cette prudence éveillée qui d’ordinaire la faisaient paraître plus vieille que son âge. Elle avait trouvé quelqu’un sur qui s’appuyer et elle semblait en voie de redevenir une enfant.