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— Blottis aux creux des rocs ou se tapissant contre,
S’accouplant aux ravins qu’ils emplissent de râles.
Et clignant leurs yeux froids devant les nuits plus pâles.
Ils écoutent le temps qui vient à leur rencontre.

Mais l’antre a regorgé, la caverne déborde.
Et déjà dans la plaine où se dressent des tentes.
De grands chevaux domptés qu’énervent les attentes.
Hennissent au départ en tirant sur leur corde.

C’est le temps des pasteurs et des tribus errantes ;
Drapés de leurs manteaux que la lune prolonge
De vieux pâtres ont lu dans l’or des nuits vibrantes.
Le signe de l’amour et le signe du songe.

L’horizon s’élargit encor. Les caravanes
S’enfoncent lentement aux sables du désert.
Et, points noirs disparus dans les nuits diaphanes,
S’en vont vers le soleil et s’en vont vers la mer…