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Et j’eus peur tout à coup que parle ta voix chère,
Peur qu’un souffle, un soupir, en affirmant ton vœu,
N’obligeât ma tendresse à railler le mystère,
Pour lui ravir ton âme où sa vigile eut lieu !…

Mais au rêve trop pur faillit l’accent sublime.
Et triste, à l’infini, tout au fond de nos yeux,
11 habite un mirage où la raison s’abîme,
Comme à trop contempler la même étoile aux cieux.

Et tel le tien resta, pour les nuits éternelles.
Dans tes grands yeux voilés, beaux comme la douleur,
Qui magnétiquement perdus dans mes prunelles,
Interrogeaient mon âme en retenant leurs pleurs.

Ah ! que m’annonçaient-ils parmi leur flamme errante ?
Quel seuil dans l’absolu m’allaient-ils découvrir
Où j’apprendrais le vie à ta bouche expirante,
Tes beaux yeux suppliants qui parlaient de mourir ?