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la mémoire et du labeur que le talent a ses coefficients occultes. Cependant, devant certaines trouvailles qui nous ravissent à cause de la lumière dont elles semblent encore toutes vibrantes, un étonnement persiste en nous, et nous fait attribuer à quelque prémotion surnaturelle un résultat auquel tout effort personnel paraît avoir été étranger. Inspiration, intuition, cérébration inconsciente, don du poète, tels sont les mots qui nous servent couramment pour exprimer ce phénomène dont l’existence est indéniable, et dont il serait vain de vouloir rechercher l’essence, attendu que l’on aboutirait au problème de la conscience elle-même. Mais ce qui surprendra assurément ceux que cette constatation n’a pas encore frappés, c’est que le savant, l’expérimentateur, ou le mathématicien n’ont pas d’autre secours dans leurs longues recherches.

Devant la question qu’il s’est proposé de résoudre, l’homme de science médite, puis, soudam, après des tâtonnements plus ou moins longs, s’arrête à une conception qui, a priori lui paraît répondre à la vérité.