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l’expression lyrique notamment (et celle-ci n’est pas toujours obligatoirement du domaine de la musique et de la littérature), il est comme le graphique immatériel des motions intérieures qui les ont exaltés. D’abord obscure, la pensée s’y ordonne, et s’y déploie, et le frisson du monde passe en elle.

Dans l’œuvre du Poète, le rythme est le geste de l’âme.

Mais c’est là le rythme dans sa réalisation objective et formelle. Il reste à l’examiner dans sa propriété essentielle. Je le crois, en tant que phénomène subjectif intéressant les facultés supérieures de l’individu, dépendre d’un sens particulier qui existe chez la plupart d’entre nous, à des degrés fort différents toutefois, et susceptible de perfectionnement. Ce sens ne s’ajouterait pas en propre aux cinq sens primordiaux, mais procéderait de leur ensemble et de leurs correspondances, partant de notre entité physiologique, de notre organisme, dont l’accomplissement est un rythme dans le rythme intégral ou accomplissement universel. Par suite, sa puissance