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AVIS DE L’ÉDITEUR.


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« Le Traité de la mort des persécuteurs de la religion chrétienne, par Lactance, est regardé à juste titre comme un ouvrage précieux[1]. Rien ne prouve mieux que notre religion ne vient point des hommes, que l’inutilité des efforts qu’ont faits ses ennemis les plus acharnés pour la détruire. Rien aussi ne prouve mieux qu’il existe une Providence, que la fin tragique de ces impies forcenés qui eurent la stupidité de s’imaginer qu’ils viendraient à bout d’anéantir l’œuvre de Dieu.

« Il est vrai qu’il s’agit ici des premiers persécuteurs du christianisme. Mais on sait, par l’histoire des différents siècles, que ceux qui eurent l’audace de les imiter n’échappèrent point, pour la plupart, aux coups de la justice divine. Le Juge suprême, qui est éternel, a retrouvé dans un autre monde ceux qu’il semblait avoir épargnés sur la terre. »

C’est ainsi que l’abbé Godescard s’exprime dans l’avertissement qui précède la première édition de sa traduction du Traité de Lactance, publiée à Paris en 1797. À cette époque, où une persécution cruelle avait été allumée contre l’Église, l’on pouvait s’écrier : « Que les persécuteurs modernes tremblent ! Plusieurs d’entre eux ont déjà subi le châtiment qu’ils méritaient ; ceux qui leur survivent ne doivent point se flatter de l’impunité. Tôt ou tard, la justice divine exercera ses droits. »

Lactance n’est pas le premier écrivain qui ait porté au tribunal de l’histoire la justification de la Providence dans la cause des chrétiens[2]. Avant lui Tertullien n’avait pas craint d’annoncer à la tyrannie les vengeances du ciel, non-seulement pour la vie future, mais dès le temps présent. « Loin de nous, disait-il à Scapula, préfet d’Afrique, la pensée de chercher à nous venger de nos persécuteurs. Dieu saura bien en prendre soin. Le sang des chrétiens retombera sur la tête de

  1. Voyez la notice de la vie et des écrits de Lactance, dans la dernière édition de Butler, tom. III p. 539 not. 2, et dans la Bibl. choisie des Pères de l’Église grecque et latine de M. Guillon, tom. III p. 563-475, édit. de Brux. et Louv.
  2. Voyez Guillon, ouvr. cit. tom. III p. 467.