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m’avisai que ma mère, à coup sûr, eût peiné de ses mains plutôt que de me laisser dormir parmi le désordre que je remarquais ici.

Silbermann me désigna la bibliothèque qui garnissait presque tout un pan du mur.

— Voilà, dit-il.

Il y avait des livres de haut en bas. Il y en avait de somptueusement reliés et il y en avait d’autres, brochés, tout écornés par l’usage.

Je m’exclamai avec admiration :

— C’est à toi ? Tu as lu tout cela ?

— Oui, dit Silbermann avec un petit sourire orgueilleux. Et il ajouta : « Je suis sûr que tous les Saint-Xavier réunis n’en ont pas lu la moitié, hein ? »

Il me les montra en détail, prenant certains exemplaires avec précaution et m’expliquant ce qui faisait leur rareté. Il en ouvrit plusieurs et, avec une sûreté et un choix qui me parurent extraordinaires, il me lut quelques passages. Il