Page:Lacretelle Silbermann.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.

À ces mots, en dépit de mes efforts pour rester insensible, je ne pus réprimer un signe d’intérêt. C’est que cet avancement était attendu dans ma famille depuis des années. Maintes et maintes fois j’en avais entendu parler. Je savais qu’il marquait une étape considérable dans la carrière de mon père. Je n’ignorais pas l’activité déployée par ma mère pour le hâter. « Passer à la cour »… s’exclamait-elle souvent en joignant les mains… Toutes ces pensées me remuaient malgré moi…

Ma mère discerna sans doute ce trouble. Elle dit gravement ces simples mots :

— Mon enfant, ne te joindras-tu pas à nous en ce jour de bonheur ?

Je levai les yeux vers son visage. Depuis longtemps je m’en étais obstinément détourné. Et comme si retrouver ce visage me l’eût mieux fait voir, j’y découvris certains signes que je n’avais pas remar-