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Mon père m’avait écouté sans m’interrompre. Puis il me fit signe d’approcher.

— As-tu vu récemment cet homme, M. Silbermann ?

Je répondis que non.

— Alors, c’est par ton camarade que tu es informé de tout cela ?… C’est lui qui t’a sollicité d’intervenir, peut-être ?

— C’est lui qui m’a rapporté la vérité, mais c’est ma conscience, père, ma conscience qui m’a conduit vers toi.

— Tu emploies les mots sans discernement, mon enfant. Ta conscience aurait dû, au contraire, t’interdire un acte qui risque de dévier la justice. Je n’ai pas encore pris connaissance des faits qui sont reprochés au père de ton ami. Je ne veux rien retenir de ce que tu viens de m’en dire, et je ne saurais préjuger la décision que je prendrai.

À ces mots, je compris que j’échouais dans ma mission. Mais comme si j’avais