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imaginer quelles étaient ses souffrances !

Un matin, la Tradition française annonça qu’une nouvelle plainte était déposée. Il s’agissait cette fois d’achat et de recel d’objets volés. J’étais assez au courant des choses juridiques pour savoir les conséquences possibles de ces actes. Le soir, je m’empressai d’acheter un journal ; je l’ouvris fiévreusement. Je lus que le parquet avait retenu la plainte et je vis, recevant un choc, que mon père était le juge d’instruction désigné.

Le hasard fit que ma famille ne resta pas à la maison ce soir-là et que je pus abriter mon trouble dans la solitude. Mais dans la solitude mon imagination grossit les choses. Je comparai la situation où je me trouvais à l’un de ces conflits, amenés par une horrible fatalité, qui forment le sujet des tragédies. Déchiré par les scènes que je présageai, je restai éveillé toute la nuit.

Le lendemain matin, comme je partais