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Origine & révolutions


Th(é)tois[illisible]. Mais quoiqu’elle fût en regne sous les deux premieres races, elle prenoit de jour en jour quelque chose du latin & du roman, en leur communiquant aussi de son côté quelques tours ou expressions. Ces changements même firent sentir aux Francs la rudesse & la disette de leur langue ; leurs rois entreprirent de la polir, ils l’enrichirent de termes nouveaux. Ils s’apperçurent aussi qu’ils manquoient de caracteres pour écrire leur langue naturelle, & pour rendre les sons nouveaux qui s’y introduisoient.

Grégoire de Tours, l.5 c.44, & Aimoin, l.3, c.40, parlent de plusieurs ordonnances de Chilperic touchant la langue ; ce prince fit ajouter à l’alphabet les quatre lettres grecques Ο, Ψ, Ζ, Ν : c’est ainsi qu’on les trouve dans Grégoire de Tours. Aimoin dit que c’étoient Θ, Φ, Χ, Ω, & Fauchet prétend, sur la foi de Pithou & sur celle d’un manuscrit qui avoit alors plus de cinq cents ans, que les caracteres qui furent ajoutés à l’alphabet, étoient l’Ω des Grecs, le ה, le ט & le ז des Hébreux ; c’est ce qui pourroit faire penser que ces caracteres furent introduits dans le Frank-Teutch pour des sons qui lui étoient particuliers & non pas pour le latin, à qui ses caracteres suffisoient. Il ne seroit pas étonnant que Chilperic eût emprunté des ca-