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Origine & révolutions


leurs loix particulieres, ces états formoient tous ensemble un corps de république ou d’empire, qui n’avoit qu’un même intérêt dans les affaires générales. Ils formoient des assemblées où ils traitoient de leurs intérêts communs, soit pour la guerre, soit pour la paix ; ainsi ces assemblées étoient ou civiles ou militaires. Celles-ci, appellées comitia armata, ressembloient assez à ce que nous nommons arriere-ban[1]. Il étoit donc nécessaire qu’il y eut dans les Gaules une langue commune, pour que les députés pussent conférer, délibérer & former sur le champ leurs résolutions : nous ne voyons ni dans César, ni dans aucun autre auteur, qu’ils eussent besoin d’interprètes.

Les Druides, qui faisoient la fonction de prêtres & de juges, s’assembloient une fois l’année auprès de Chartres, pour rendre la justice[2]. Il falloit donc qu’il y eût une langue générale, &

  1. Hoc more Gallorum initium est belli, quâ lege omnes puberes armati convenire coguntur.
    Cæsar, lib. v.
  2. Hùc omnes undiquè qui controversias habent, conveniunt, eorumque judiciis decretisque parent.
    Cæsar, lib. vii.