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L’ANGE DE LA CAVERNE

sions de bouche, des armes, la ligne de pêche, les arcs, les flèches, les gaules, deux bonnes couvertures, etc., etc. Inutile de dire qu’Yves et Andréa s’approvisionnèrent au magasin de Mme Duponth, autant que possible. La brave femme avait tout cédé au plus bas prix et même, bien des mystérieux paquets trouvèrent place dans le chariot, cadeaux du bon vieux passeur et de sa jeune femme.

Le lendemain matin, à dix heures, Yves et Andréa quittèrent définitivement la maison du passeur. L’émotion fut grande, de part et d’autre, en se séparant.

« Jamais nous n’oublierons ce que nous vous devons » s’écria Yves, en donnant un franc baiser à Mme Duponth.

— « Non, jamais ! » répéta Andréa, qui avait les larmes aux yeux.

— « Si la chance nous favorise un jour, vous aurez de nos nouvelles, chers amis, » dit Yves. « Que Dieu vous bénisse, M. et Mme Duponth ! » ajouta-t-il. « Adieu ! »

— « Adieu ! Adieu ! » répondirent le passeur et sa femme, qui avaient des larmes dans la voix.

— « Dieu vous garde ! » ajouta Mme Duponth.

Tristan, qui semblait comprendre qu’on quittait de bons amis vint présenter sa patte au passeur et à sa femme.

Andrea saisit les guides et l’on partit :

« Marche, Vol-au-Vent ! » s’écria-t-il, en faisant claquer un fouet, dont il se gardait bien de toucher la bonne bête.

Bientôt, à un détour de la route, Yves et Andréa perdirent de vue la maison du passeur, où, pour eux, s’étaient écoulés des jours heureux et paisibles.

« Marche, Vol-au-Vent ! »

CHAPITRE XVII

LE SECRET D’ANDRÉA.


Yves Mirville et Andréa, quand ils comparaient leur situation présente à celle du passé, si peu lointain, se considéraient heureux. Possédant un cheval et un confortable cha-