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Lucette, très effrayée, frappa, de nouveau, à coups précipités… Pas de réponse !

Yves Courcel, repoussant la servante, saisit alors le bouton de la porte ; la porte s’ouvrit.

« Entrez, Lucette, » dit Courcel, d’une voix tremblante, « et faites de la lumière… La chambre est sombre ; on n’y voit rien. »

Lucette pénétra dans la chambre et fit de la lumière. Aussitôt, un cri retentit et les quatre hommes se précipitèrent, à leur tour, dans la pièce…

Le cri de Lucette eut vite son explication et les quatre hommes restèrent pétrifiés sur place, en proie au désespoir : le lit d’Éliane n’avait pas été défait. La robe de nuit de la jeune fille était encore au pied de la couchette, là où Lucette la plaçait, chaque soir… Par terre, à côté d’un fauteuil, sur lequel Éliane avait l’habitude de s’asseoir pour faire un peu de lecture avant de se mettre au lit, étaient un livre et un éventail. La fenêtre était large ouverte, quoique cachée, sous des rideaux épais. Sur l’appui de la fenêtre, des empreintes de terre fraîche se voyaient clairement…

Éliane avait été enlevée ! Éliane avait disparu !  !


CHAPITRE XXI

LE RETOUR À LA CAVERNE


« Castello ! »

Ce nom, jeté au milieu du silence entrecoupé de sanglots qui régnait dans la chambre d’Éliane, c’est Andréa qui le prononça.

« Castello ? » demanda Tanguay. « Pourquoi prononcez-vous ce nom en ce moment, M. Andréa ?… Le soupçonnez-vous, ce bandit d’être pour quelque chose dans la disparition de notre ange ? »

« Non seulement je le soupçonne ; mais… je sais. »

— « Vous savez ? » s’exclamèrent-ils tous.

— « Oui, je sais… Hier soir, vous vous rappelez que j’ai