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— « Je me souviens, » dit Éliane.

— « Mlle Éliane commença à lire ces journaux, mais bientôt, elle s’endormit. Craignant que les journaux tombassent brusquement, du lit sur le plancher, et éveillassent Mlle Éliane, je m’en emparai… Certes, je ne voulais pas commettre d’indiscrétion ; mais, machinalement, je lus… Ces journaux racontaient l’affaire Courcel-Desroches. »

— « Eh ! bien, oui, Mme Duponth, » dit Yves ; je suis cet Yves Courcel en question et… » désignant Sylvio, « voici M. Sylvio Desroches, celui qu’on m’accusait d’avoir assassiné. »

— « O Monsieur ! » s’exclama Mme Duponth, en croisant ses mains, dans son ardeur. « Alors… »

— « Oui, la présence de M. Desroches me justifie pleinement et, dès demain, nous allons tous reprendre nos véritables noms… C’est vous, Mme Duponth, qui serez chargée d’annoncer ce changement au personnel de la villa Andréa… Nous pouvons nous fier à vous ; vous ferez les choses avec votre tact ordinaire, je sais. »

— « Je ferai de mon mieux, Monsieur… Courcel, et si Mlle Éliane… »

— « Éliane est ma fille, ma véritable fille, Mme Duponth et le Docteur Stone se nomme véritablement le Docteur Tanguay Desroches, le fils de mon ami, M. Sylvio Desroches. »

— « Je m’en souviendrai, » dit Mme Duponth, en se levant, « et dès ce soir, votre véritable nom, celui de Mlle Éliane et de Messieurs Desroches seront connus à la villa… Bon soir, » ajouta l’aimable femme en se retirant.

Mais au moment où Mme Duponth allait quitter la bibliothèque, Éliane courut vers elle et, l’entourant de ses bras, lui mit un baiser sur le front.

— « Chère chère bonne Mme Duponth ! » murmura Éliane. « Merci, oh ! merci pour tout ce que vous avez fait, jadis, pour mon bien-aimé père et pour mon bon papa Andréa ! »

Après le départ de Mme Duponth on causa encore pendant quelque temps puis Éliane se leva pour se retirer dans sa chambre. Pour le lendemain, une excursion avait été projetée à Cave City, en automobile et, comme on devait partir