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— « Cher Mirville, » dit Andréa, attendri, « je n’avais jamais connu ce que c’était d’avoir un ami avant de vous rencontrer… et votre amitié m’est précieuse plus que tout au monde… Allons ! Essayez de dormir maintenant, je vous prie. »

Yves Mirville était assez remis pour assister au déjeuner. Sans doute, il était un peu pâle ; mais le Docteur Stone le considérait hors de danger.

« Puisque vous êtes en si bonne voie, M. Mirville, » dit le Docteur Stone, « je vais retourner à Smith’s Grove par le train de dix heures… Nous nous rencontrerons tous, samedi, n’est-ce pas, puisque vous allez venir, tous, à Smith’s Grove ce jour-là. »

— « Oui. Samedi, nous nous rendrons chez M. Pierre pour cette affaire de terrain… Nous emmènerons Éliane, qui désire tant revoir M. Pierre et aussi le jeune Paul. »

— « Quel bonheur de vous revoir si tôt ! » s’écria le médecin. « Rendez-vous, donc, à onze heures a.m. au bureau de M. Pierre, samedi ! »

Après le départ du Docteur Stone, Mirville dit à Éliane qu’il désirait lui parler dans son bureau privé.

« Mon enfant, » lui dit-il, « réponds-moi franchement : ce nom de Lecour, sous lequel je t’ai connue, était-il vraiment le tien ?… Je veux le savoir, Éliane, je veux tant le savoir ! »

— « Père, » répondit Éliane, « ma mère m’a fait jurer, avant de mourir, de ne jamais dévoiler notre véritable nom… Mais, vous êtes mon père adoptif et vous avez le droit de savoir… Mon véritable nom, c’est Éliane Courcel. »

— « Éliane Courcel… » répéta Yves.

— « Tenez, père, » reprit Éliane, « voici les portraits de mon père et de ma mère, aussi le mien, à l’âge de neuf ans. »

Éliane ouvrit le médaillon que nous avons vu déjà ; celui dans lequel elle avait caché le billet d’Andréa. Yves, en reconnaissant le portrait de sa femme, s’écria :

« C’est Stella ! C’est ma femme ! Éliane ! Éliane ! Je suis Yves Courcel, ton !… Éliane ! Éliane ! ” Et Yves tendit les bras vers sa fille.