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revint vers l’entrée et tendit la main à Éliane. Celle-ci hésita un instant, puis elle posa sa main dans celle du Docteur Stone. Le docteur pressa doucement la main de la jeune fille, puis, s’enhardissant soudain, il y posa ses lèvres. Éliane rougit. Faisant signe au médecin de se reculer, elle fit basculer la pierre, sur laquelle elle laissa retomber les portières.

À la course ensuite, elle se dirigea vers le salon où elle remit tout à l’ordre. Une fois les coussins et les tapis à leurs places respectives, un soupir de soulagement s’échappa de sa poitrine.

Quelle nuit d’aventures, Seigneur !… Et qu’en résulterait-il ?…

Après un dernier coup d’œil dans le salon, Éliane se retira dans sa chambre, emportant ses oreillers. Elle prépara un lit pour Rayon et, juste au moment où elle éteignait sa lumière, elle entendit un glissement doux à l’entrée de la caverne : Castello et Lucia revenaient de leur excursion nocturne.


CHAPITRE V

LES PRISONNIERS D’ÉLIANE


Ce fut la cloche sonnant le premier appel du déjeuner qui éveilla Éliane, le lendemain matin. Elle avait mis beaucoup de temps à s’endormir ; le sentiment de sa responsabilité l’avait tenu éveillée jusque vers les trois heures du matin…

C’était, en effet, une bien grande responsabilité dont elle s’était chargée : le Docteur Stone et son nègre Bamboula étaient, eux aussi prisonniers dans la caverne et il fallait trouver un moyen de pourvoir à leur nourriture… Cette question de nourriture inquiétait beaucoup la jeune fille.

« Il faut que je trouve un moyen de leur procurer des aliments, chaque jour, » se disait-elle, tout en s’habillant, ce matin-là. « Que le ciel m’inspire !… Le goûter que je leur ai donné la nuit dernière peut leur durer environ deux jours peut-être ; mais ensuite ?… Allons ! Voilà la seconde cloche pour le déjeuner qui sonne !… Je ne sais si Lucia sera assez