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— « Comment, votre retour ?… Vous allez donc vous absenter, M. Castello ? ” demanda Éliane.

— « Oui, je dois m’absenter… pour environ deux mois, Mlle Lecour… Mais, avant de partir, j’ose solliciter un entretien avec vous… Cet entretien… Ce soir… après le dîner, peut-être ? »

— « Comme vous voudrez, » répondit Éliane, en se levant de table. « Veuillez m’excuser, » ajouta-t-elle ; « je me rends à la bibliothèque. »

— « Vous aimez ce travail que je vous ai confié, n’est-ce pas, Mlle Lecour ? »

— « Si j’aime ce travail ! Certainement ! Je passe des heures très agréable à la bibliothèque. »

— « Tant mieux ! Tant mieux, alors ! » s’écria Castello. « Au revoir, Mlle Lecour Nous nous rencontrerons à l’heure du lunch et j’espère que Lucia pourra prendre ce repas avec nous. »

— « Moi aussi, je l’espère, M. Castello. Au revoir. »

Tandis que Castello se rendait dans son étude, Éliane se dirigeait vers la bibliothèque. Elle abaissa la natte en paille qu’elle recouvrit des portières, puis elle pénétra dans le petit couloir où étaient rangés les œuvres de Mollière et appela :

« Monsieur ! »

Aussitôt, elle entendit des pas se rapprocher et la voix du captif répondit :

— « Mlle Éliane !… Ah ! vous êtes bien l’Ange de cette caverne : Que le temps m’a semblé long hier ; je ne vous entendais pas aller et venir dans la bibliothèque… Et ce voyage à Bowling Green ? »

— « Tout a bien été, » répondit Éliane… « Je me suis fait deux amis. »

— « Ah ! tant mieux ! » s’écria le captif. « Deux amis !… C’est beaucoup !… Je vous félicite, Mlle Éliane ! »

— « Ne parlons plus maintenant, » dit la jeune fille ; « ça ne serait pas prudent… Je pense à vous, je m’occupe de vous… Demain, j’aurai une nouvelle à vous apprendre… une bonne nouvelle… À demain donc ! »