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compter au besoin pour ses futures expéditions. En sortant de la rue de Jérusalem, il fut conduit à la Force, dans la cour de la Madeleine, mais ce Diogène d’un nouveau genre ne put trouver son homme dans la population de ce quartier.

Il n’y avait là, en effet, que des rôdeurs de barrières, des gens enfermés pour voies de fait, de petits criminels indignes, en un mot, de fixer l’attention d’un explorateur. Quelques voleurs en rupture de ban se montraient bien ça et là dans le préau, mais le nouveau venu savait déjà combien on doit faire peu de fond sur de semblables coquins ; aussi, attendait-il impatiemment le moment de sa condamnation pour être transféré à Bicêtre ; et comme il n’avait aucun antécédent mauvais, connu au moins de la police, il s’attendait à n’être condamné qu’à six mois de prison au plus.

Nous verrons si l’événement justifia cette prévision ; mais pendant que Lacenaire est en prévention à la Force, pour le vol du cabriolet de remise, et dans l’attente de son jugement, arrêtons-nous sur une affaire assez malheureuse qu’il eut antérieurement à ce délit, et dans laquelle fut victime le parent d’un des personnages les plus fameux de l’époque.


CHAPITRE IX.

Le neveu de Benjamin Constant. ― Un duel.


On était alors en 1829. La lutte entre les libéraux et les royalistes était dans toute sa force, les ressenti-