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quatre individus dans l’escalier, trois assassins et le garçon de caisse.

Lacenaire. — C’est faux ! nous n’étions que deux ! il y avait beaucoup de personnes attroupées devant la porte : comment, dans cette foule, distinguer trois individus qui fuyaient ? Je déclare que j’ai fermé la porte le second et qu’il n’y avait personne derrière moi.

M. le Président, au témoin. — Quel est celui qui serait tombé sur l’escalier ?

François, à voix basse et s’adressant à Lacenaire d’un ton menaçant : — Dites que c’est moi ! dites que c’est moi !

Lacenaire sourit et jette sur son co-accusé un regard étrange.

La dame Darbois a vu passer Genevay porteur de sa sacoche. Elle a entendu crier, et est sortie aussitôt pour faire chorus, sans savoir pour qui, ni pour qu’est-ce.

Vive et bruyante hilarité. — Lacenaire s’en fait expliquer la cause par un des gendarmes, et prend part aux rires qui retentissent dans la salle.

M. le Président. — Ces rires sont indécents, en vérité ! La scène qui nous occupe est trop triste, trop grave pour exciter la gaîté.

Le silence se rétablit, Lacenaire se remet à écrire sur son genou.

On entend encore quelques femmes qui viennent déposer sur les faits de la rue Montorgueil. Elles pensent qu’il y avait trois malfaiteurs.

Lacenaire persiste à déclarer qu’il n’y en avait que deux, et soutient toute la discussion à ce sujet avec un