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de lime, Avril le fit glisser le long du lit. Comme il se débattait encore, Avril se saisit d’un merlin pendu derrière la porte et l’a achevé. (Un mouvement d’horreur accueille ces paroles prononcées d’un ton leste et indifférent.)

D. Ainsi, c’est Avril qui a pris le merlin ?

R. Oui, pour achever Chardon, qui remuait encore.

D. Avez-vous frappé plusieurs coups ?

R. Oui. Quand j’ai vu Avril qui finissait, j’ai été à la femme Chardon ; je lui ai porté plusieurs coups, et quand j’ai pensé qu’elle ne pouvait plus se défendre, j’ai bousculé les matelas par dessus elle. (Mouvement d’horreur).

D. Avril vous a-t-il aidé dans le second assassinat ?

R. Non, j’ai fait tout cette fois. Avril n’a porté aucun coup.

D. Avril est-il venu vous rejoindre ?

R. Oui, quand je finissais, il est venu m’aider à faire effraction à la grande armoire. Il fallait déranger le lit pour y arriver. Avril m’a aidé.

Ici, Lacenaire, sans hausser ni baisser la voix, entre dans des détails fort minutieux des localités, des circonstances de l’effraction. Il emploie des termes pleins de précision. On dirait un professeur démontrant à des élèves une théorie scientifique.

D. En frappant cette vieille femme, n’avez-vous pas été vous-même blessé à la main par la force du coup ?

R. Oui, monsieur le président, comme vous le dites, par la force du coup.

M. le Président. — Cette circonstance est import-