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N’a pas allumé son flambeau ;
Le ciel est comme une urne obscure,
Et tout semble dans la nature
Dormir du sommeil du tombeau.
 
Mais, regardez ! voici l’aurore
Qui lève ses rideaux d’azur ;
L’ombre blanchit et s’évapore
Aux bords de l’orient plus pur.
L’aube, ouvrant sa molle paupière,
Du faible éclat de sa lumière
Sème les premiers feux du jour.
L’air est pur, l’horizon est rose,
Le ciel que la lumière arrose
Semble sourire avec amour.
 
Mais l’astre a fait pâlir l’aurore,
Tout cède à sa vaste clarté :
Il chasse, il aspire, il dévore
Les vapeurs de l’obscurité.
Repliant ses voiles funèbres,
La nuit, sur son char de ténèbres,
Fuit à son aspect glorieux ;
Et, s’élançant dans sa carrière,