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I

SUR SA LYRE


 
Je voudrais chanter les Atrides,
De Cadmus volontiers je dirais les exploits,
Mais ma lyre, inhabile aux récits homicides,
A l’Amour seul garde sa voix.
En vain j’en ai changé les fibres
Et l’écaille en l’honneur des Dieux et des héros ;
Lorsque je dis Hercule, ô lyre, tu ne vibres
Que pour chanter le blond Éros.
Adieu, mâle et bouillant délire !
Chants de gloire, héros, adieu donc sans retour !
Rebelles sous mes doigts, les cordes de la lyre
Ne résonnent que pour l’Amour.