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Immanente clarté, la suprême Évidence
Te pénètre ; tu sais et tu comprends, — tu vois !
Le dieu hasard a fait place à la Providence :
Les mondes dans leur marche en proclament les lois.

Le mal, l’erreur, l’orgueil, le doute, la souffrance,
Ces hôtes d’ici-bas, sont inconnus ailleurs :
Devant la Vérité fuit avec l’ignorance
Le ténébreux essaim des terrestres douleurs.

Au fini l’Infini se fait intelligible ;
Ce que l’âme a songé peuple les firmaments :
L’esprit plongé dans l’Être, à l’esprit seul visible,
Y voit réalisés tous ses pressentiments.

Ses aspirations n’étaient point mensongères :
Le vrai, le beau, le bien, et par qui l’homme est hanté,
Toutes ces visions, célestes messagères,
Ont leur source et leur fin dans la Divinité.

L’être à la créature a tenu ses promesses :
Tout ce qu’elle a pensé, tout ce qu’elle a rêvé,
Le songe qui charmait et berçait ses tristesses,
Commencé sur la terre, au ciel est achevé.

Tu t’expliques enfin et l’épreuve et la lutte :
Né libre, l’homme atteste ainsi sa liberté.
Arbitre de son sort dans l’audace ou la chute,
Lui-même il fait son mal ou sa félicité.