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Du frère et de la sœur ineffable mélange,
Toi qui domptes la Mort, qui survis à l’adieu ;
Toi le seul bien qui puisse à l’homme envier l’ange ;
Toi que possède seul l’homme béni de Dieu ;

Sois bénie à ton tour, Amitié, sois bénie !
La Poésie et toi, le rêve et la bonté,
Vous avez consolé d’un douloureux génie
Et l’entier désespoir et l’amère fierté !

Émules par le zèle et la solitude,
Adoucissant pour lui les misères du sort,
Vous ne l’avez quitté, sœurs de sa solitude,
Qu’endormi pour toujours sur le sein de la Mort ;

Sur ce sein virginal et muet où sa tête
Voulait tant reposer pour la nuit sans réveil ;
Où tout trouble s’apaise, où l’homme et le poète
A trouvé le repos de l’éternel sommeil !


                        * * *


Maître ! aujourd’hui pour toi les voiles du mystère
Sont tombés, le problème est enfin résolu.
Des entraves du corps, des liens de la terre
Libéré, ton esprit contemple l’Absolu.