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« Cependant du Très-Haut la clémence infinie
Me laisse à ton malheur pour guide et pour soutien.
Invisible et présent, âme à ton âme unie,
Pars, je reste ton frère et ton ange gardien.

« Mais en quittant le ciel pour ta longue souffrance,
De notre azur natal qu’un jour tu dois revoir,
Avec le souvenir, emporte l’espérance :
Dieu sait tout pardonner, tout hors le désespoir. »

Il dit ; et l’exilé sent dans le vide immense
S’évanouir son âme et s’éteindre les cieux :
L’ange en lui disparaît et l’homme en lui commence,
L’homme, — le monstre-énigme à soi-même odieux.