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Ceindre mon front de roses purpurines,
Amis, voilà ce que je veux !
Du présent seul mon âme se soucie ;
Eh ! qui connaît le lendemain ?
Cueillons la joie aux vignes de la vie,
La rose aux buissons du chemin !
Puisqu’en ce jour le sort veut te sourire,
Fête en buvant le beau Bacchus !
La mort, soudain, peut t’apparaître et dire :
« Couche-toi ! tu ne boiras plus ! »


XVI

SUR LUI-MÊME


 
Toi, de Thèbes dis les conquêtes !
Toi, la Phrygie et ses guerriers !
Préférant le myrte aux lauriers,
Moi, je veux chanter mes défaites !
Gloire aux vainqueurs qui m’ont dompté !
Ils vont armés de leur beauté,
Et leurs armures sont légères.
Ni marins aux fortes galères,
Ni fantassins au bras d’acier,
Ni combattants au prompt coursier