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mères : « Je vous remercie, ô mon Dieu, de m’avoir nourri sans l’avoir mérité. »

Après le dîner nous allâmes au village pour acheter un chapeau à Pacôme.

— Tiens, bonjour Zacharie ; il paraît qu’hier, vous êtes tous venus bien près d’être dévorés par un ours ? La chasse aux ours est si dangereuse ! et avec cela elle occasionne une soif brûlante… » Silence !

L’emplette terminée, nous remontons en voiture, la tête basse, sans souffler mot.

Voyons maintenant quelles leçons nous pouvons tirer de cet entretien au point de vue de la vie et de la santé de vos enfants. D’abord quant au dévouement de nos mères canadiennes pour donner la vie à leurs enfants et la leur conserver, elles n’ont pas de supérieures et peu d’égales dans le monde entier. Le tableau des naissances parmi les nôtres démontre une grande supériorité dans l’amour de la Patrie Céleste et terrestre sur les autres nationalités. Mais à côté du spectacle réjouissant des berceaux, il y a le tableau attristant des petits cercueils. Les calculs nous disent que les Canadiens-français fournissent plus que leur part d’enfants au cimetière. Le nombre des petites victimes tend à diminuer. Nous devons savoir gré à nos médecins d’avoir attiré l’attention populaire et celle du gouvernement sur ce point d’importance capitale.

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