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au moins nous aurions des perdrix, des tourtes, des hiboux, des chouettes, des écureuils, et qui sait ? peut-être un ours qui avait été vu quelques jours auparavant, dans un champ ? « Cette fois-ci, je ne manquerai pas mon coup », dit Alphonse.

Arrivés au grand bois, nous étions tous en sueurs par cette chaude journée de juillet ; nous avions une soif brûlante, mais nous ne pouvions trouver d’eau. « Je sais », dis-je à mes compagnons, « que les sucriers se plaignent qu’il n’y a pas d’eau sur le "plateau aux Érables", mais à quelques milles d’ici il y a une prairie naturelle où il y a ordinairement de l’eau. Allons-y prendre notre collation. »

Torturés par la soif et la faim, nous continuâmes notre marche, le fusil à la main, regardant de tous côtés. Nous aperçûmes un pic de bois et un écureuil sur le même arbre.

— Tire, Alphonse.

Le pic de bois tombe mort. La forêt résonne de nos cris de victoire : « Grand saint Hubert, protège notre chasse. »

Pendant ce temps l’écureuil était allé chercher refuge à la cime de l’arbre et se blottir dans une touffe de feuilles. Trois coups furent tirés ; Alphonse remporta une seconde victoire et Pacôme lui orna la tête d’une couronne de feuilles d’érable, réservée au vainqueur.

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