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CHAPITRE V

Souvenir d’un jour de chasse



J’AVAIS 15 ans et j’étais en vacances. Je reçois un jour la visite de trois de mes compagnons de collège. Quelle joie !

Nous organisons aussitôt une partie de chasse pour le lendemain. Alphonse avait apporté son fusil, nous en avions deux à la maison, dont l’un était un pesant mousquet que mon grand-père portait à la bataille de Châteauguay. Nous partons de grand matin, munis de nos armes meurtrières, plus une petite chaudière à provisions pour prendre une collation et nous permettre d’attendre le dîner du produit de notre chasse que ma sœur s’engageait à nous préparer, le soir ; puis nous avions chacun un couteau de poche, complément nécessaire de l’équipement. Jamais Napoléon ne partit plus sûr du succès de la bataille que nous de celui de notre chasse. Je conduisais la marche en longeant un ruisseau, célèbre dans les annales de la famille, pour ses nids de butors. Deux chasseurs se tenaient à droite, deux à gauche. Comment voulez-vous que le gibier nous échappe ?

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