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construction d’un pont, d’un chemin de fer ou l’établissement d’une manufacture ?

Depuis 1900 ans, l’Église catholique prouve au monde étonné que, dans tous les conflits avec les pouvoirs civils, ce n’est pas elle, notre Sainte Mère, qui a provoqué le combat. Elle a dû le subir pour le salut de ses enfants dont elle a protégé l’âme immortelle, en fulminant même des excommunications contre les tentatives de ravissements.

Depuis Hérode jusqu’aux nombreux persécuteurs de ce siècle, la « cité du mal », à l’instigation de Satan, s’est toujours ruée sur « la cité du bien ». Ce sont maintenant les enfants qui servent de cible à ceux qui font l’oeuvre de Satan, le mille fois maudit de Dieu.

L’Église n’intervient jamais dans le cercle des affaires de l’État où celui-ci est maître absolu pour tout ce qui regarde la prospérité, le bonheur matériel des citoyens dont il a la garde. Quand l’État reste chez lui, l’Église est son meilleur et son plus ferme soutien. Elle va même jusqu’à fermer le trésor de ses grâces à ceux qui résistent aux lois édictées par le pouvoir civil agissant dans les limites de la juridiction que Dieu lui a tracée. Mais l’Église ne veut pas que l’État sacrifie au bien-être du corps le bonheur de l’âme, et quand on refuse de reconnaître l’autorité dont elle

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