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frapperait au cœur les catholiques qui devraient abaisser leur drapeau devant celui de l’impiété triomphante.

Mes bons amis, il ne faut pas l’oublier, les Charlemagne et les saint Louis sont rares dans le monde gouvernemental. Les dignitaires de la puissance temporelle sont plutôt enclins à imiter les Césars. Vous comprenez ce que l’on entend par là : Les Césars sont présentés dans l’histoire comme les plus cruels des hommes ; Néron est l’un d’eux. Ces tyrans prétendaient avoir l’empire des corps et des âmes. On ne pouvait, sans être persécuté, adorer le vrai Dieu ; il fallait adorer les dieux de l’État, aussi longtemps que le pouvoir a été dans les mains des Césars.

Avec le Labarum, qui est apparu dans les cieux, a commencé une ère de liberté où Dieu a été reconnu par les peuples à mesure qu’ils recevaient la bonne nouvelle de l’Évangile. Après quelques siècles, un cri de désobéissance a retenti dans le monde. C’était l’écho du « Non serviam » de Lucifer. Et le monde est retourné à l’humiliante et cruelle civilisation des Césars. Ceux qui ne voulaient pas accepter la doctrine du nouveau dieu devaient périr.

Les Césars d’aujourd’hui, — et ils sont nombreux, — ont la même prétention que les anciens : commander aux âmes et aux corps. Selon eux, l’enfant, corps et âme,

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