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Comme il tremble, ce cher enfant ! il n’y peut plus tenir, un cri de mourant s’échappe de ses poumons et les deux mains tendues vers sa mère, il court se jeter dans ses bras. Maman ! Maman ! c’est moi… Un coup de tonnerre est la seule voix qui réponde à l’appel, il pousse un cri, se ferme les yeux et se cache la figure sous les bras de sa mère. Il entend marcher. Il pousse brusquement son petit frère qui s’éveille. L’espérance renaît tout à coup dans son âme. Le souvenir de son père vint frapper pour la première fois son esprit. Tant qu’il crut compter sur sa mère celle-ci lui suffisait ; maintenant que sa mère ne répond plus à ses caresses, il pense à son père, son père qu’il croyait parti pour une chasse lointaine, son père absent si souvent de la cabane pour cinq ou six jours,