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sur leur chapelle chérie, puis les deux petits canots d’écorce de bouleau, qui contiennent personnes et bagage, s’ouvrent en tremblant sur l’onde leur petit chemin.

L’automne et l’hiver sont passés. Le printemps est revenu, le missionnaire est à son poste : ses chers sauvages reviennent des terres. De l’un des canots qui arrivent débarque une femme en pleurs ; aucun enfant ne se presse autour d’elle, la voix de son époux n’est plus là. Le missionnaire a tout compris même avant que les brûlantes larmes qui s’échappent des yeux de cette femme affligée, soient venues inonder sa main qu’elle baise avec respect.

La prière du soir se dit dans la chapelle et la femme sanglote. Les voûtes de la chapelle viennent de répéter le dernier chant de l’âme