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coup sur son séant et s’écrie : « Camarades ! les caribous viennent, mon oreille exercée ne me trompe pas ; entendez-vous ce bruit qui se rapproche ? »

La bonne Catherine prie toujours.

Pierre Waosholno, étendu à l’entrée de la cabane, d’une main tremblante saisit son fusil, — son bras défaillant peut à peine le soulever. Soudain, un caribou — oui, un caribou se présente à la porte de la cabane. par une curiosité qu’on chercherait en vain à expliquer, de sa tête il relève la peau de caribou qui ferme l’entrée de la hutte, et immobile, il compte les têtes de la famille. Pierre presse la détente, et l’animal tombe à l’endroit même sur la neige. Hâte-toi, Pierre hâte-toi, brave chasseur de t’accoler les lèvres sur la plaie saignante de l’animal, hu-