Page:Labriola - Essais sur la conception matérialiste de l’histoire.djvu/355

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dition de l’affranchissement national, c’est-à-dire le parti qui fit la révolution de Cracovie en 1846.

En Allemagne le parti communiste lutte d’accord avec la bourgeoisie, toutes les fois que la bourgeoisie agit révolutionnairement, contre la monarchie absolue, la propriété foncière féodale et la petite bourgeoisie.

Mais jamais, à aucun moment, ce parti ne néglige d’éveiller chez les ouvriers une conscience claire et nette de l’antagonisme profond qui existe entre la bourgeoisie et le prolétariat, afin que, l’heure venue, les ouvriers allemands sachent convertir les conditions sociales et politiques, créées par le régime bourgeois, en autant d’armes contre la bourgeoisie ; afin que, sitôt les classes réactionnaires de l’Allemagne détruites, la lutte puisse s’engager contre la bourgeoisie elle-même.

C’est vers l’Allemagne surtout que se tourne l’attention des communistes, parce que l’Allemagne se trouve à la veille d’une révolution bourgeoise, et parce qu’elle accomplira cette révolution dans des conditions plus avancées de la civilisation européenne et avec un prolétariat infiniment plus développé que l’Angleterre et la France n’en possédaient au xviie et au xviiie siècles, et que, par conséquent, la révolution bourgeoise allemande ne saurait être que le court prélude d’une révolution prolétarienne.

En somme, les communistes appuient partout