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l’entrecroisement des causes produit des périodes assez régulières et assez caractérisées pour pouvoir faire l’objet d’une connaissance raisonnée de faits.

Marx fait bien ressortir la multiplicité des causes qui ont produit le capitalisme moderne : rien ne prouve que ces causes dussent apparaître ensemble à une date déterminée ; leur coexistence fortuite engendre la transformation de l’industrie et change tous les rapports sociaux.

Mais on insiste et on dit que, d’après Marx, tous les phénomènes politiques, moraux, esthétiques, sont déterminés (au sens précis du mot) par les phénomènes économiques. Que pourrait bien signifier une pareille formule ? Dire qu’une chose est déterminée par une autre, sans donner, en même temps, une idée précise du mode de jonction, c’est dire une de ces bêtises qui ont rendu si ridicules les vulgarisateurs du matérialisme vulgaire.

Marx n’est point responsable de cette caricature de son matérialisme historique. De ce que toutes les manifestations sociologiques ont besoin, pour leur éclaircissement, d’être placées sur leurs supports économiques, il