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Berthe, s’animant.

Je rechercherai, par-dessus tout, l’esprit, le tact, le goût, la bonne éducation… toutes choses que ne donne pas la fortune.

Maurice.

Mais…

Berthe.

Enfin, monsieur, je remercie le ciel qui m’a permis de vous connaître et n’a pas voulu que je devinsse votre femme.

Elle le salue et sort.


Scène XV

Maurice, seul

Mais elle parle !… elle s’anime !… elle déchire !… elle mord !… Et moi qui la croyais gnan-gnan ! .. quelle vivacité !… Je ne l’ai jamais vue comme ça !… Ah !… il n’y a rien de joli comme une blonde en ébullition. (Se calmant.) Allons ! est-ce que je vais encore tourner ?… Non !… j’aime Lucie !… il faut que j’aime Lucie !… Tiens !… voilà son album… (Il s’assied près de la table et ouvre l’album sans le regarder.) Etait-elle jolie, quand elle m’a dit : "Vous ne me plaisez pas !… vous ne m’avez jamais plu !…" Ca, ce n’est pas bien sûr !… Car, sans fatuité, j’ai cru remarquer… Mais j’aime Lucie !… il faut que j’aime Lucie ! (Regardant l’album.) Voyons ses petites galettes… (Lisant.) Portrait de fantaisie… mais, je reconnais ce bonhomme-là… C’est le portrait de Jules !… Tiens !… tiens !… tiens !… (Tournant la page.) Autre portrait de fantaisie !… autre portrait de Jules !… en Romain ou en pompier… il porte un casque !… (Rejetant l’album et se levant.) Oh ! oh ! oh ! trop de fant