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CLÉMENCE, vivement.

Voyons ! voyons !

Ils descendent la scène.
MADAME DÉSARNAUX

Le timide baiser de la vierge naïve,
L’éclat du papillon dont l’aile fugitive
L’éclat du papGlisse parmi les fleurs…
L’écho retentissant des voûtes de l’église
Et le son cadencé de l’onde qui se brise
L’éclat du papSur les rochers en pleurs.

(Parlé en pleurant.) Ah ! je ne peux pas… ça me fait trop de mal !

Elle passe le papier à Clémence.
CLÉMENCE, lisant.

Le rossignol chantant l’hymne de la nature
Le doux frémissement du ruisseau qui murmure,
Le doux frémÀ travers le gazon.
Les célestes concerts des voûtes éternelles,
Le bruit que fait un ange en déployant ses ailes
Le doux frémSont moins doux que ton nom…

(Parlé avec émotion.) Ces vers… sont vraiment pleins de cœur… Que c’est intéressant, un premier amour !…

BADINIER.

Ils me rappellent ceux que j’adressais à la petite limonadière… sauf que les miens sont mieux…

CupiRécitant.
Cupidon a brûlé mon âme,
Et, nuit et jour, je crie : « Au feu ! »

CLÉMENCE.

Ah ! laissez-nous donc en repos avec vos poésies de confiseur !