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Scène VIII

Fadinard, Beauperthuis
Fadinard, se promenant, agité.

Elle n’y est pas ! j’ai fouillé partout ! j’ai tout bouleversé… je n’ai rencontré sur ma route qu’une collection de chapeaux de toutes les couleurs bleu, jaune, vert, gris… l’arc-en-ciel… et pas un fétu de paille !

Beauperthuis, entrant par la même porte que Fadinard.

Le voilà !… il a fait le tour de l’appartement… ah ! je te tiens !… (Il le saisit au collet.)

Fadinard

Lâchez-moi !

Beauperthuis, cherchant à l’entraîner vers l’escalier.

Ne te défends pas… j’ai un pistolet dans chaque poche…

Fadinard

Pas possible !… (Tandis que les deux mains de Beauperthuis le tiennent au collet, Fadinard plonge les siennes dans les poches de Beauperthuis, prend les pistolets, et le couche en joue.)

Beauperthuis, le lâchant et reculant effrayé.

À l’assass…

Fadinard, criant.

Ne criez pas… ou je commets un déplorable fait-Paris.

Beauperthuis.

Rendez-moi mes pistolets

Fadinard, hors de lui.

Donnez-moi le chapeau… le chapeau ou la vie !