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Vézinet.

Merci ! (Il se remet à chercher.)

Nonancourt.

Je ne sais plus où j’en étais…

Bobin, pleurnichant.

Vous étiez à : "Dans la cave… allez vous faire pendre ! "

Nonancourt.

Très bien ! (Reprenant, et changeant son myrte de bras.) Mes enfants… c’est un moment bien doux pour un père, que celui où il se sépare de sa fille chérie, l’espoir de ses vieux jours, le bâton de ses cheveux blancs. (Se tournant vers le paravent.) Cette tendre fleur vous appartient, ô mon gendre !… Aimez-la, chérissez-la, dorlotez-la… (À part, indigné.) Il ne répond rien, le Savoyard !… (À Hélène.) Toi, ma fille… tu vois bien cet arbuste… je l’ai empoté le jour de ta naissance… qu’il soit ton emblème !… (Avec une émotion croissante.) Que ses rameaux toujours verts te rappellent toujours que tu as un père… un époux… des enfants !… que ses rameaux… toujours verts… que ses rameaux… toujours verts… (Changeant de ton, à part.) Va te promener !… j’ai oublié le reste !… (Pendant ce discours, Bobin et les dames ont tiré leurs mouchoirs et sanglotent.)

Hélène, se jetant dans ses bras.

Ah ! papa !…

Bobin, pleurant.

Que vous êtes bête, mon oncle !…

Nonancourt, à Hélène après s’être mouché.

J’éprouvais le besoin de t’adresser ces quelques paroles ressenties… Maintenant allons nous coucher.