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BROSSARD.

Ma foi, non !

MALVOISIE, retirant vivement sa main.

Alors pourquoi m’avez-vous défendu ?…

BENOÎT.

Il a raison, mon gendre !… si les avocats ne soutenaient jamais les mauvaises causes…

BROSSARD.

On n’aurait pas besoin de défendre les bonnes.

BENOÎT.

Eh bien ?…

BROSSARD.

Alors il n’y aurait plus d’avocats !

BENOÎT.

Eh bien ?

BROSSARD.

Plus de juges, plus d’avoués, plus de clercs d’avoués !

BENOÎT.

Eh bien ?

BROSSARD.

Alors il faudrait faire raser le Palais de Justice.

BENOÎT.

Eh bien ?

BROSSARD.

Alors à quoi servirait le pont Saint-Michel ?

BENOÎT.

C’est juste !… il est logique !… Embrasse ma fille !… [Benoît, Céline, Brossard, Malvoisie.]

CHŒUR.`

Air : Ah ! je suis affamé ! (Piccolet.)

Ah ! quel heureux destin !

Oui,
mon
son
gendre
Va défendre

La veuve et l’orphelin,
Du soir au matin !

Sur son avocat l’auteur a compté ;
Vous connaissez tous ma spécialité,
Puissé-je, ce soir, dire avec fierté :
Encore un coupable acquitté !

CHŒUR (reprise).

Ah ! quel heureux destin ! etc.