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sortant.)Je vous remercie, monsieur… je vous remercie… (Elle disparaît.)


Scène VII

MALVOISIE, seul.

Et ils ont osé m’accuser !… un homme qui rend des éventails… (Par réflexion.) Je crois qu’on dit éventaux… Moi, un honnête coiffeur qui n’ai jamais pris un cheveu à qui que ce soit… excepté un cheveu blanc par-ci par-là… et encore j’en avais l’autorisation. (Il crache par terre.) C’est bien meublé ici… Quel peut être ce Benoît qui m’invite à ses soirées, et dans quel but ?


Scène VIII

MALVOISIE, BENOIT, rentrant par la gauche. [Benoît, Malvoisie.]
BENOÎT, à lui-même.

Allons, mes invités arrivent. (Apercevant Malvoisie.) Encore un ! mais c’est lui… Malvoisie ! (Lui serrant les mains.) Monsieur, vous êtes une de mes sympathies.

MALVOISIE.

Monsieur, certainement… Pardon… le nommé Benoît, s’il vous plaît ?

BENOÎT.

C’est moi !

MALVOISIE, à part.

C’est drôle… je ne le connais pas ! (Haut.) En rentrant, ma portière m’a remis une lettre d’invitation…

BENOÎT.

La mienne ! J’ai pensé que vous voudriez bien nous faire l’honneur…

MALVOISIE.

Est-ce pour coiffer ? (Tirant un fer de sa poche.) J’ai apporté…

BENOÎT.

Comment ?

MALVOISIE.

Je suis coiffeur.

BENOÎT.

Coiffeur !… N’importe, la société vous doit une réparation et je suis heureux… Ah çà ! et madame ?… vous n’avez pas amené madame.